Albert Monier, originaire d’un petit village du Cantal, Savignat de Chanterelle, découvre et apprend la photographie, l’été, d’une manière empirique auprès de ses cousins, puis en Normandie où vivent dans l’année ses parents.
Autodidacte de la photo, il a beaucoup photographié son Auvergne natale, mais pas que… Pour Albert Monier le noir et blanc magnifie les attitudes, éclaire des atmosphères tout en apportant un élément intemporel aux scènes photographiées. L’utilisation du bromure pour les tirages haute définition de l’époque accentue cette impression.
Armé d’un Voigtlander, il a essayé de capturer les scènes de la vie courante dans les années 50, en Auvergne, mais aussi au Maroc et à Paris, qu’il a célébrées en fixant des personnages pittoresques, des lieux insolites, des paysages profonds, des moments forts. Ces photos sont empreintes d’une sincérité absolue même s’il fait poser ses sujets. Innovateur de talent pour certains, bricoleur de génie pour d’autres, il confectionne un appareil de tirage de ses clichés en utilisant un simple cadre en bois et le bac de la ferme de ses grands-parents à Savignat ! Sa carrière commence ainsi.
Il doit sa célébrité à ses cartes postales et à ses grands tirages en noir et blanc : il est considéré comme l’inventeur du poster. Il met ainsi la photo d’art à la portée du grand public mais aussi à l’international.
Les légendes (« Portrait sans visage, Ecriture de lumière, Le chemin du temps,.. ») accentuent le côté poétique des clichés.
Il est considéré, à juste titre, comme un des grands de la photographie humaniste.
Quel rapprochement entre Albert Monier et Albert Londres ? Albert Monier n’était pas un reporter photographe, mais certaines de ses photos s’apparentent à un reportage photographique (Maroc, mariage ,Georges Pompidou). Quant à Albert Londres il avait ajouté à ses talents de journaliste l’usage d’un Kodak pour illustrer après 1918 ses reportages pour l’Excelsior.
Jean François Serre
Président de l’Association Albert Monier