08 août 2017

L'Association Albert Monier a fait rencontrer photographie et littérature - 8 aout 2017

Maurice Pallut, le maire de Chanterelle, a accueilli une nombreuse assistance attirée par l'évocation d'Albert Monier à travers les textes d'Henri Pourrat, de Marie-Aimée Méraville et de Pierre Moussarie.
Jean François Serre, le Président de l'Association Albert Monier, a salué la romancière Marie-Hélène Lafon, Joël Fouilleron, auteur d'une somptueuse édition des Contes d'Auvergne de Marie-Aimée Méraville, Jean-Jacques Bellet, narrateur, Marie-Claire Tournilhac, férue de l'œuvre d'Henri Pourrat qu'elle a connu.
Cette dernière a rappelé la vie et l'œuvre de l'auteur de Gaspard des Montagnes et son amitié profonde pour Albert Monier, riche de correspondances et de visites à Ambert et surtout d'écrits tels que les préfaces de « Au pays des grands causses » et du splendide livre de photos sur Paris. Le décès de l'écrivain, le 19 Juillet 1959, a interrompu le projet d'un livre. Seul l'échange de leurs correspondances fera l'objet d'un livre.

 
Albert Monier a immortalisé Henri Pourrat « coiffé de son grand chapeau », prêt à arpenter les monts du Livradois. Au cours de l'échange qui a suivi, Marie-Hélène Lafon a rappelé qu'elle avait consacré sa thèse à Henri Pourrat.
Jean-Jacques Bellet a établi un parallèle entre Pierre Moussarie (1910-1978) et Albert Monier (1915-1998) ; même génération ; cantalien tous deux ; même extraction modeste, ce qui a fait dire à Pierre Moussarie, mais convient également à Albert Monier : « Peut être qu'on ne se remet jamais de la pauvreté de son enfance ». Tous deux étaient attirés par les petites gens ; ils partageaient également une exigence de sincérité et un certain humour. Cette proximité s'est traduite par une estime réciproque « concrétisée par des lettres, des articles, une carte au bromure de 1965 légendée « Apaisement » . Jean-Jacques Bellet fera appel à ses talents de récitant pour lire quelques poèmes et textes de Pierre Moussarie pleins de tendresse et d'humour .
Joël Fouilleron rappellera qu'Albert Monier connut Marie-Aimée Méraville assez tardivement, grâce à Henri Pourrat. S'en suivront des rencontres à Paris et à Savignat immortalisées par des photos familiales. L'amour de l'Auvergne (Garrey de Condat et Savignat de Chanterelle) a été leur point de rencontre. Mais les deux créateurs avaient conscience de leur « taille » et partageaient un grand cœur et un même tempérament. Cette amitié tardive ne permettra pas la collaboration envisagée en particulier, dés 1956, pour l'édition du « Coffre à Sel » ou « Les Energiques », car Marie-Aimée Méraville décède en 1963. Il faudra attendre 2003 pour une nouvelle édition illustrée des photographies d'Albert Monier. Joël Fouilleron soulignera que l'écrivain a écrit un très bel article sur Albert Monier « Poète de l'image » dans La Montagne du 25 décembre 1959.

Marie-Hélène Lafon, rapportant des propos d'Henri Pourrat, a pu dire qu'Albert Monier « était en action de chasse », expression qui faisait écho au « Chasseur de la nuit ». Marie-Hélène Lafont place les deux personnalités sous le double signe de l'attachement et de l'arrachement : attachement à l'Auvergne ; arrachement pour aller à Paris ou en Normandie et au Maroc. Albert Monier manifestait le goût du verbe pour donner « un titre aux images ». Marie-Hélène s'est plu à citer longuement photos et légendes avec humour et piquant pour illustrer cette démarche commune. Ses propos doivent constituer la trame de la préface d'un livre sur Albert Monier et l'Auvergne qui devrait sortir en 2018.

Après quelques mots de synthèse et de remerciements de Jean-François Serre, la rencontre s'est poursuivie par des discussions amicales autour d'un verre de l'amitié.