La période marocaine d’Albert Monier (1948-1950)

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Après huit années dans le commerce de meubles à Pont-Audemer qu’il a beaucoup développé, Albert Monier, la trentaine passée, délaisse sa première passion la course automobile, pour tenter l’aventure au Maroc. Elle sera décisive  pour la suite de sa carrière. C’est un véritable séjour initiatique qui lui fait découvrir, en parcourant le Maroc, pays encore sous protectorat français, empreint des mœurs et d’une société traditionnels, sa vocation profonde : photographier le monde et les gens c
ar les photographes sont bien les témoins privilégiés de leur époque : ils captent avec leur « œil » des instants de vie et apportent une contribution essentielle à la mémoire de notre temps, laissant ainsi une trace pour les générations futures. Les reportages d’Albert Monier à travers le Maroc sont avec ses photos un témoignage  personnel; ils constituent quasiment  une étude ethnographique.  

Albert Monier s’établit à Casablanca en 1948. Il ouvre dans le centre de la ville européenne un magasin de photos dont il confie la gestion à son épouse et « engage à son service un jeune couple ami qui les avait suivis depuis la Normandie ».[1] Désormais il se consacre entièrement à la photographie et parcourt le Maroc appareil au poing : un Superb de Voigtlander, un appareil Reflex le plus perfectionné à l’époque qui avait une grande facilité de manoeuvre  et convenait à celui  qui recherche une composition artistique. (conservé au Musée de la photographie Nicéphore Niepce à Chalons-sur-Saône). « Il put ainsi consacrer toute son énergie à la prise de vue, travaillant, pour la première fois, en professionnel. »[2]

Au bout de deux ans, il décide de rentrer en France estimant avoir acquis une technique photographique et une vraie démarche créative. Il revend le magasin de photo, mais  la situation financière n’est pas brillante  C’était en 1950 et Albert Monier a 35 ans quand il débarque à Paris avec un nouveau projet : « Par la carte postale, dévoiler au grand public un nouveau visage de Paris, lui révéler combien l’élément humain participe de sa poésie. »[3] Sa passion est devenue un métier.

Jean François SERRE
Président de l’Association Albert Monier

 « Le Maroc, le pays de mes débuts (en professionnel) »  Au Maroc, à cette époque, les édifices « art déco » peuvent côtoyer l’architecture arabe traditionnelle Minarets, ruines romaines, caravanes, dromadaires attelés pour le labour, palmeraies, caravanes le long des remparts, quartiers  de Casablanca, mais aussi petit peuple de l’Atlas ou de la médina, tout est saisi par Albert Monier : il ne photographie pas comme un documentariste, mais pose un regard humaniste sur ces femmes et sur ces hommes.

1, 2, 3  Au pays de Condat-en-Feniers  écrit et édité par le Monastère M.D. Znaménié, 1996. Les pages consacrées à Albert Monier ont été « (…) réalisées avec sa collaboration ».