25 mai 2025

Les photographes Monier, Salgado, Malon

« Le noir et blanc offre au lecteur une capacité d’imagination bien supérieure à la couleur »   Sebastian SALGADO

Le photographe franco-brésilien, qui vient de disparaître le 23 mai 2025, était un des derniers héritiers de la photographie humaniste, courant auquel se rattachait Albert MONIER. Il était resté fidèle jusqu’au bout au noir et blanc, lui qui avait parcouru le monde, appareil photo au poing, dans une démarche sociale et politique engagée, à titre indépendant après avoir fourni maints clichés pour des reportages d’actualité à des agences, en particulier Magnum.

Christian MALON, l’autre photographe condatais, reçoit une nouvelle consécration officielle.

Son  œuvre photographique, essentiellement sur le monde rural, vient d’être acquise par les Archives Nationales du Patrimoine et de la Photographie : MPP, Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie (nouvelle appellation). Soit environ 30 000 négatifs, diapositives, tirages argentiques, fichiers numériques) ; Le MUCEM de Marseille possède la partie méditerranéenne de mon œuvre depuis 2022 et le COMPA de Chartres, conservatoire de l’agriculture, la partie agricole en France.

Plusieurs musées de notre pays possèdent aussi des photographies. En Auvergne, la Bibliothèque du Patrimoine conserve 150 photographies issues du livre « Haute Auvergne, un Pays », réalisé en collaboration avec Marie-Hélène LAFON.

A cette occasion, Christian MALON, en association avec l’Association Albert MONIER, a souhaité inscrire son œuvre dans la filiation d’Albert MONIER  et sa veine humaniste: une exposition à Condat grâce à la municipalité et avec le soutien du Conseil départemental du Cantal, est en préparation: elle  fera dialoguer  leurs photographies respectives.  

15 mai 2025

Expo Photo Monier-Malon à Condat du 1er au 9 août 2025 à l'enclos Maury

   «  Condat terre de photographes » accueille une exposition Monier-Malon

Albert Monier, originaire d’un petit village du Cantal, Savignat de Chanterelle, découvre et apprend la photographie, l’été, d’une manière empirique auprès de ses cousins, puis en Normandie où vivent dans l’année ses parents.

Autodidacte de la photo, il a beaucoup photographié son Auvergne natale, mais pas que… Pour Albert Monier le noir et blanc magnifie les attitudes, éclaire des atmosphères tout en apportant un élément intemporel aux scènes photographiées. L’utilisation du bromure pour les tirages haute définition de l’époque accentue cette impression.

Armé d’un Voigtlander, il a essayé de capturer les scènes de la vie courante dans les années 50, en Auvergne, mais aussi au Maroc et à Paris, qu’il a célébrées en fixant des personnages pittoresques, des lieux insolites, des paysages profonds, des moments forts. Ces photos sont empreintes d’une sincérité absolue même s’il fait poser ses sujets.

Il doit sa célébrité à ses cartes postales et à ses grands tirages en noir et blanc : il est considéré comme l’inventeur du poster. Il met ainsi la photo d’art à la portée du grand public mais aussi à l’international. 

Les légendes (« Portrait sans visage, Écriture de lumière, Le chemin du temps,.. ») accentuent le côté poétique des clichés.

Natif de Condat, où il revient fréquemment, Christian Malon a  trouvé un modèle chez Albert Monier : lui aussi a photographié l’Auvergne et la Normandie où il séjourne ; lui aussi a consacré son œuvre au monde paysan de ses origines. Ses  personnages sont saisis avec bienveillance dans leur expression et respect de leur environnement. Comme Albert Monier, il a une prédilection pour le noir et blanc et l’argentique. 

Chantre  du monde paysan et des gens du pays, ses portraits dans une œuvre très riche constituent la mémoire d’un monde qui disparaît. Aussi leurs photos entrent-elles en résonance. L’Auvergne d’Albert Monier, les paysans de Normandie pour Christian Malon. Depuis 60 ans, pour avoir mis en lumière ce monde rural, sa culture et ses mutations, la démarche humaniste de Christian Malon rejoint celle d’Albert Monier. 

Comme Albert Monier, Christian Malon a atteint la notoriété internationale et la reconnaissance des autorités artistiques; il a publié de nombreux ouvrages avec s seule iconographies ou avec le concours des écrivains en particulier Marie-Hélène Lafon.

Jean François Serre
Président de l’Association Albert Monier